Le candidat de l’opposition turque Kemal Kilicdaroglu appelle au changement

Des milliers de personnes se sont rassemblées samedi lors d’un rassemblement à Istanbul pour exprimer leur soutien au chef de l’opposition, Kemal Kilicdaroglu.

A une semaine des élections présidentielles et législatives en Turquie, les derniers sondages le donnent avec une légère avance sur l’actuel président, Recep Tayyip Erdogan.

Les sondages suggèrent qu’il s’agira d’une concurrence serrée pour les courses présidentielle et parlementaire, qui déterminera non seulement qui dirigera la Turquie, mais aussi le rôle qu’elle pourrait jouer sur la scène internationale.

Beaucoup se demandent si Kilicdaroglu peut vaincre le président vétéran, qui est le plus ancien dirigeant du pays et a vaincu à plusieurs reprises l’autre homme d’État dans le passé.

Le candidat de l’opposition a obtenu le soutien des cinq autres dirigeants de l’alliance d’opposition à six partis et des maires de deux grandes villes, Istanbul et Ankara.

La coalition, connue sous le nom de Nation Alliance, a promis d’inverser le recul démocratique et la répression de la liberté d’expression et de la dissidence sous Erdogan, cherchant à mettre au rebut le puissant système présidentiel qu’il a introduit et qui concentre une vaste autorité entre ses mains.

La fin de l’ère Erdogan ?

Le président Recep Tayyip Erdogan est au pouvoir depuis 20 ans et a utilisé son charisme pour remporter de multiples victoires.

Cependant, cette élection du 14 mai pourrait s’avérer la plus difficile pour lui, car elle survient alors que la Turquie est confrontée à des turbulences économiques et à une forte inflation.

Le président a réduit agressivement les taux d’intérêt dans le cadre de son approche économique peu orthodoxe. Les réductions ont fait grimper l’inflation à un sommet de 24 ans au-dessus de 85% en octobre avant de plonger à près de 50% en mars. La crise du coût de la vie qui a suivi s’est emparée des ménages turcs et a réduit les revenus et l’épargne.

En outre, le dirigeant turc est également confronté à des réactions négatives sur la réaction de son bureau à un tremblement de terre dévastateur en février, qui a tué plus de 48 000 personnes dans le pays et détruit plus de 100 000 bâtiments et maisons.

Le gouvernement d’Erdogan a été critiqué pour sa mauvaise réponse à la catastrophe et pour ne pas avoir préparé le pays à un séisme à grande échelle. Il a lui-même admis qu’il y avait des lacunes dans les premiers jours du tremblement de terre de février, mais a insisté sur le fait que la situation avait été rapidement maîtrisée.

Certains se demandent également si Erdogan accepterait un transfert pacifique du pouvoir s’il perdait. En 2019, il a contesté les résultats d’une élection locale à Istanbul après que son parti au pouvoir y ait perdu le siège de maire, pour subir une défaite encore plus embarrassante au deuxième tour.

Dimanche, ce sera à son tour d’organiser un rassemblement politique dans la vieille ville.