Après des allégations affirmant que le pape François n’avait pas critiqué la Russie pour avoir envahi l’Ukraine fin février, le Saint-Siège a défendu le pontife, déclarant qu’il avait clairement considéré la guerre comme « insensée, répugnante et sacrilège ».
La semaine dernière, l’Ukraine a convoqué le plus haut diplomate papal pour se plaindre des récents commentaires de François. Lors d’une audience la veille au Vatican, François avait qualifié de « pauvre fille » une journaliste de la télévision nationale russe tuée par une voiture piégée à Moscou.
François parlait du meurtre de Darya Dugina, la fille du théoricien politique russe de droite Alexander Dugin, qui soutient farouchement la guerre.
La Russie a accusé les services de renseignement ukrainiens de l’attentat, ce que Kiev nie.
Dans ses remarques, François a également déclaré que les orphelins en Ukraine et en Russie faisaient partie des « innocents » qui ont été victimes de la « folie de la guerre ».
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a convoqué l’ambassadeur du Vatican à Kiev la semaine dernière et a déclaré aux journalistes que « le cœur ukrainien est déchiré par les paroles du pape ».
Dans un communiqué, le Vatican semblait avoir l’intention mardi de limiter les dégâts.
« Ces derniers jours, des discussions publiques ont surgi sur la signification politique à attribuer » aux commentaires de François, selon le communiqué.
« Les paroles du Saint-Père sur cette question dramatique doivent être lues comme une voix élevée pour défendre la vie humaine et les valeurs qui y sont liées, et non comme une position politique », a déclaré le Vatican.
Quant à la guerre de grande ampleur en Ukraine, commencée par la Fédération de Russie, les interventions du Saint-Père François sont claires et sans équivoque en la condamnant comme moralement injuste, inacceptable, barbare, insensée, répugnante et sacrilège.
Le jour même où l’Ukraine a critiqué les remarques du pape, le chef de l’Église orthodoxe russe a annulé une réunion prévue avec François pour septembre.
François a dit qu’il voulait aller en Ukraine si cela pouvait faire avancer la cause de la paix, mais jusqu’à présent, la logistique a rendu ce voyage impossible pour le pontife de 85 ans, qui a des problèmes de mobilité.