Six conclusions alors que Macron révèle les priorités de la présidence Français de l’UE

La prochaine Français présidence de l’Union européenne visera à « avancer vers une Europe puissante dans le monde, une Europe pleinement souveraine, libre de prendre ses propres décisions et capable de dominer son destin », a déclaré le président Français Emmanuel Macron.

Le mandat de six mois, qui débutera le 1er janvier, chevauche l’élection présidentielle du pays.

Voici six conclusions du discours de Macron jeudi lorsqu’il a révélé les priorités de Paris pour la présidence tournante du bloc des 27 nations.

1. Vers une réforme de Schengen

Macron a déclaré aux journalistes qu’il voulait une Europe « capable de contrôler ses frontières » et introduirait une réforme de l’espace de libre circulation Schengen.

« Pour éviter que le droit d’asile, qui a été inventé sur le continent européen et que nous devons honorer, ne soit utilisé à mauvais escient, nous devons absolument trouver une Europe qui sait protéger ses frontières et trouver une organisation politique qui nous mette en mesure de défendre ses valeurs. » Dit.

Il a cité « les tentatives de déstabilisation, les tensions même dans notre quartier le plus proche » comme quelques-unes des raisons de ce déménagement.

Ces derniers mois, le bloc a accusé la Biélorussie d’encourager les demandeurs d’asile à quitter le pays pour rejoindre les membres voisins de l’UE, la Pologne, la Lituanie et la Lettonie.

Macron a insisté sur l’importance des relations avec le continent africain et a annoncé un sommet UE-Afrique qui se tiendra en février à Bruxelles.

« C’est dans notre intérêt commun. Nous devons le faire en tant qu’Européens, en construisant un avenir pour la jeunesse africaine afin de réduire les inégalités, de lutter contre le trafic exploitant la misère et les passeurs qui ont transformé la Méditerranée en cimetière de la honte », a déclaré Macron.

2. Défendre le modèle social européen

Macron a mis l’accent sur « la défense de notre modèle social », appelant à « un modèle de production mais aussi de solidarité ».

Les 10 et 11 mars, la France tiendra « un sommet exceptionnel autour d’un nouveau modèle européen de croissance et d’investissement », a déclaré le dirigeant Français.

L’économie post-COVID du bloc a besoin de nouvelles règles budgétaires, a déclaré Macron aux journalistes.

Il a proposé de « repenser le cadre budgétaire de l’Europe » précédemment défini par les critères de Maastricht, arguant que la question d’être pour ou contre la règle des 3 % de déficit était « dépassée ».

S’appuyant sur le succès du programme Erasmus, Macron a également déclaré qu’il souhaitait un « service civique européen » de six mois pour tous les jeunes de moins de 25 ans.

3. « Concilier ambitions climatiques et développement économique »

Le président Français s’est engagé à « concilier ambitions climatiques et développement économique » et a présenté des plans pour la nouvelle taxe carbone à la frontière de l’UE.

« Sous la présidence Français, l’un de nos objectifs sera de mettre en œuvre le mécanisme d’ajustement carbone ou la fameuse ‘taxe carbone’ aux frontières de l’Europe, qui nous permettra de mener à bien cette transition pour l’ensemble de nos industries, tout en préservant notre compétitivité », a déclaré Macron.

« Les acteurs économiques européens ne peuvent pas être victimes des efforts » pour lutter contre le changement climatique, a-t-il insisté.

Il a déclaré que le bloc « s’orientera vers un outil européen de lutte contre la déforestation », interdisant l’importation de produits qui contribuent à la déforestation.

4. La transformation numérique parmi les « priorités absolues »

Macron a ensuite esquissé des plans pour « transformer l’Europe en une puissance numérique ».

Deux paquets législatifs sont actuellement en cours d’application au niveau de l’UE, la loi sur les services numériques et la loi sur le marché numérique, et constitueront les « principales priorités » de la présidence Français, selon lui.

Il a ajouté qu’ils contribueraient à la « réglementation et à la responsabilité des plateformes ».

5. État de droit « non négociable »

Sur le débat sur l’Etat de droit qui a divisé l’Europe de l’Ouest et l’Europe de l’Est, Macron a prévenu : « Ce sont des questions existentielles, elles ne peuvent pas être négociées. »

Répondant à une question sur le Hongrois Viktor Orbán, qu’il rencontrera prochainement, le dirigeant Français a déclaré: « C’est un adversaire politique, mais c’est un partenaire européen. »

« Nous devons travailler ensemble pour l’Europe », a-t-il ajouté.

6.Macron minimise l’interférence avec Français course présidentielle

Macron a été critiqué, à la fois dans les capitales européennes et chez lui, pour ne pas avoir reporté la présidence française de l’UE, ce qui pourrait le mettre dans une position difficile s’il faisait campagne pour sa réélection.

Lors de la conférence de presse de jeudi, il a déclaré que « la France restera la France », peu importe qui remportera les élections et a promis qu’il gouvernerait « jusqu’aux dernières minutes de son mandat ».

Bien qu’il devrait se présenter, Macron n’a pas encore officiellement déclaré s’il briguerait un second mandat.

Interrogé par des journalistes, il a refusé de se porter candidat.

« Bon essai », a-t-il récemment déclaré aux journalistes lorsqu’il a été interrogé sur les récents sondages électoraux. « Je vais d’abord essayer de faire la tâche qui m’a été confiée, et nous avons encore beaucoup de travail à faire pour lutter contre l’épidémie. »

La présidence Français du Conseil de l’Union européenne pourrait fournir une plate-forme pour la campagne de Macron, mais aussi la compliquer si la course se concentre principalement sur des questions intérieures telles que l’économie Français, la sécurité et l’immigration.

Le dirigeant pro-UE pourrait utiliser la présidence pour influencer les décisions du bloc des 27 nations, mais le processus décisionnel complexe et consensuel de l’UE pourrait jouer contre lui et produire peu de résultats concrets avant les élections d’avril.

Macron promeut une vision de « l’autonomie stratégique » de l’UE qui permettrait au bloc de mieux résister à la concurrence de la Chine et de la mettre sur un pied d’égalité avec les États-Unis.

En particulier, il plaide pour « une défense européenne plus forte et plus capable » qui contribue à la sécurité transatlantique et mondiale et qui soit complémentaire de l’OTAN.

La devise de la France pour la présidence de l’UE est « Récupération, pouvoir, appartenance », où le dernier mot est destiné à transmettre l’idée d’améliorer le sentiment d’appartenance partagée des Européens à l’Union.

C’est la première fois depuis 2008 que la France occupe la présidence de l’UE.

La conférence de presse n’était que la deuxième tenue par Macron au palais présidentiel de l’Elysée pour répondre à un large éventail de questions. La première a eu lieu en avril 2019 à la suite de manifestations antigouvernementales des « gilets jaunes » contre l’injustice sociale et économique.