Un ministre roumain démissionne à la suite d’informations sur le plagiat

Le ministre roumain de l’Innovation et de la Numérisation a démissionné mercredi à la suite d’une enquête menée par des journalistes qui ont rapporté avoir constaté d’importantes irrégularités sur son CV et des preuves qu’il avait plagiées dans un journal universitaire.

Florin Roman, qui avait servi dans le nouveau gouvernement de coalition roumain pendant moins d’un mois, a quitté son poste après que le journal roumain Libertatea ait publié un troisième article remettant en question ses diplômes revendiqués.

Il a dit qu’il ne voulait pas que les soupçons qui l’entourent affectent le Premier ministre Nicolae Ciuca.

« J’ai démissionné aujourd’hui de mon poste de ministre », a écrit Roman en ligne après une réunion du gouvernement. « Quand le blanc devient noir, quand tout est mal interprété quand vous faites des erreurs matérielles, mais quand vous atteignez le lynchage dès le premier jour du bureau – c’est trop. »

Les journalistes de Libertatea ont accusé Roman d’avoir plagié une partie de sa thèse de maîtrise et ont déclaré qu’ils ne pouvaient pas trouver un article universitaire de 2006 que le politicien avait inscrit sur son CV. Le journal a également rapporté que Roman avait fait des déclarations de CV trompeuses ou fausses sur l’université qu’il fréquentait.

Roman a fermement nié les conclusions du journal, les qualifiant de « campagne pour me dénigrer ».

Plusieurs politiciens roumains de haut niveau, y compris d’anciens Premiers ministres, ont été accusés de plagiat ces dernières années.

Dacian Ciolos, qui a été Premier ministre dans un cabinet intérimaire entre 2015 et 2017, a décrit la démission de Roman comme un « acte nécessaire ».

« Florin Roman n’est pas une victime. (Il) est un représentant de la classe politique roumaine qui a détruit ce que la Roumanie avait de mieux », a déclaré Ciolos, ajoutant que les qualifications fabriquées empêchent « les personnes compétentes et honnêtes de faire de la politique ».

Emilia Sercan, une journaliste qui a enquêté sur des dizaines d’affaires de plagiat très médiatisées en Roumanie, a décrit les travaux universitaires falsifiés comme le « talon d’Achille » des politiciens.

« Mauvaise nouvelle pour les politiciens: si vos fortunes sont à l’abri, vos œuvres ‘académiques’ sont sur l’étagère, à la bibliothèque », a écrit Sercan en ligne mercredi.

La Roumanie, un pays de l’UE d’environ 19 millions d’habitants, s’est classée 69e sur 180 dans l’indice de perception de la corruption 2020 de Transparency International.